« Nous voulions changer le monde. Mais c'est le monde qui nous a changés.» - Ettore Scola, réalisateur italien
- par Hugo Dubé
Ce Nouveau Monde aura un impact aussi puissant que l’implantation des machines à vapeur dans les usines de tissages, il y a deux siècles.
Ce bouleversement baptisé la quatrième révolution industrielle est sur le point de transformer notre façon de vivre, de travailler et suscite de nombreuses peurs chez plusieurs d’entre nous. Une telle crainte est-elle justifiée? Prenons comme exemple, l’utilisation des imprimantes 3D qui offriront la capacité aux consommateurs d’imprimer rapidement presque tout des outils de jardinage, aux montures de lunettes, aux poubelles en tous genres et même imprimer une maison, oui, vous avez bien lu imprimer sa propre maison! Cette avancée technologique risque de perturber plusieurs secteurs d’activités. Pensons aux droits de propriétés intellectuelles face au piratage possible d’un concept, les conventions collectives et protections donc jouissent certains corps de métier un peu partout dans le monde, les ventes au détail, le transport des marchandises et j’en passe.
Devant ce tsunami technologique, nous sommes en droit de nous demander : Qu’adviendra-t-il des gens qui auront perdu leur emploi ? Comment en trouver un autre lorsque nous serons remplacés par un robot? Déjà en 2016, le marché de l’emploi comptait plus de 200 millions de chômeurs dans le monde sans compter que la moitié des travailleurs gagnent moins de 2 $ par jour dans une économie parallèle qui doit composer avec un vent de protectionnisme qui souffle sur l’économie mondiale. Klaus Schwab, fondateur du forum économique mondial de Davos, appelle cela « le précariat », c’est-à-dire une régression de l’amélioration du niveau de vie de la classe moyenne due entre autres par une obsession de la compétitivité et du profit à tout prix poussant les entreprises à accélérer l’implantation de nouvelles technologies et provoquant une anxiété collective.
Le travailleur de demain aura à s’adapter aux changements de plus en plus nombreux. Il aura non pas une, mais plusieurs carrières successives dans plusieurs sphères de compétences qui exigeront un savoir-faire dans plusieurs domaines et un potentiel d’être connecté avec des milliards d’humains qui offriront des produits et services en tout genre.Pour répondre à ce nouveau marché d’employeurs, le monde de l’éducation devra revoir ses méthodes d’apprentissage traditionnelles (professeur devant un groupe d’étudiants) en adoptant une approche pédagogique plus individuelle tout en privilégiant le travail collaboratif et en stimulant de nouvelles formes de créativité. Ayons en tête que 65 % des métiers qu’auront à exercer les élèves du primaire n’existent pas encore aujourd’hui. Il y a dix ans à peine personne n’aurait cru possible de gagner sa vie en créant des applications pour téléphone intelligent.
Selon Jo Biben (ancien Vice-président des États-Unis), pour offrir un sentiment de possibilité à la classe moyenne cinq mesures auront à être renforcées. Plus d'éducation et de formation aux métiers de demain ; deux plus de protections pour les travailleurs ; plus d'investissements dans les infrastructures ; plus de progressivité dans les systèmes fiscaux et la cinquième mesure, donner plus d'accès au capital pour les néo-entrepreneurs pour encourager l'innovation et faire naitre de nouveaux jobs. Il reste à savoir si la nouvelle administration américaine va adhérer à cette ligne de pensée.
Cette 4e révolution industrielle est aussi porteuse de bonnes nouvelles à plusieurs égards (génétique, intelligence artificielle, robotique, nanotechnologie, biotechnologie, etc.) et a pour but l’amélioration de la condition humaine. De l’éradication du paludisme (malaria) d’ici peu, aux nano robots qui seront en mesure de détruire une tumeur sans endommager le reste des organes du corps, en passant par les systèmes de sécurité routière en abord de chacune des automobiles (GPS, détection des vélos, freinage anticollision, etc.) La liste pourrait ainsi s’allonger sur plusieurs pages tout en continuant d’en montrer les bienfaits.
Par contre, les individus désireux de faire face à cette 4e révolution industrielle devront développer certaines attitudes pour tirer profit des opportunités qui s’offriront à eux. Il sera avantageux de développer son quotient intellectuel [QI] afin de savoir résoudre des problèmes complexes. Il sera nécessaire d’affuter son intelligence contextuelle [IC] pour bien utiliser son sens critique et distinguer par exemple une fausse nouvelle d’une vraie sur les médias sociaux et enfin cultiver son intelligence émotive [IE] pour augmenter sa capacité d’empathie ou si vous aimez mieux, l’art de se mettre dans la peau de l’autre.
Rassurez-vous, cette 4e révolution industrielle n’ira pas toute chambarder votre existence dans les prochaines semaines, mais se fera inévitablement sur une période s’échelonnant sur une vingtaine d’années. Ce qui vous donne un « peu » de temps pour développer une stratégie basée sur votre capacité créative afin de vous ajuster à cette nouvelle réalité. Soyez curieux de ce qui vous entoure. Réduisez le bruit (physique et médiatique) dans votre entourage pour réfléchir à ce que vous voulez vraiment. Bon! Avant que cette révolution puisse me garder en forme tout en restant assis, je vais aller faire mon jogging quotidien.
Bonne [R]évolution!
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